Elle ne devrait pas faire ça. Elle ne devrait pas être là. Surtout pas toute seule. Mais elle n’avait pas pu résister, elle était sûre d’être prêt du but. Si proche de leur ennemi numéro 1. Mais elle était toute seule. Allez, je ne fais que du repérage, c’est tout, se disait-elle. Et puis elle était armée. Oui juste une arme à feu, contre le chef des terroristes les plus cruels qu’a pu connaitre la Corée. Très intimidant en somme. Soo Mee s’insulta mentalement, qu’espérait-elle faire avec son arme et sa force de mouche si jamais elle avait bien vu. Car elle était sûre d’avoir vu Tao rentrer dans ce club, club qui était déjà suspecté de trafiquer avec les terroristes. Si elle arrivait à voir quoi que ce soit de suspect, elle appellerait des renforts. C’est ce qu’elle se promettait alors qu’elle s’approcha du bâtiment. Il faisait un peu glauque vu de l’extérieur, mais pour être rentrée plusieurs fois dedans, c’était riche et classe. C’est presque elle qui devait être suspecte à déambuler devant la boite comme ça. Pestant contre elle-même, elle était suicidaire ce n’était pas explicable autrement, elle rentra à l’intérieure. Assez facile de passer en étant une femme, de plus, elle était en short et dès qu’on laissait dépasser une paire de jambes, les hommes ne se sentaient plus. Une fois à l’intérieur, elle se faufila entre les danseurs et les gens tenant leurs boissons. Tout allait bien, son arme était dans son dos, il lui suffirait juste de l’attraper si ça tournait mal. Alors qu’elle s’écartait de la foule, elle était sûre de reconnaître Tao de loin. Et la promesse qu’elle s’était faite s’envola au loin. Elle le suivit. Du moins, elle essaya. Elle attendit un moment avant d’aller se perdre dans un dédale de couloir. Et qui dit labyrinthe, dis se perdre. Elle sortie son arme et marcha le long d’un couloir, avant de se décider à rentrer dans une pièce. Un bureau qui n’avait pas l’air d’être utilisée trop souvent, des chaises, un sofa, une table basse. Et heureusement pour elle, personne. Mais c’était parler trop vite, elle entendit la porte s’ouvrir. Elle se retourna et se retrouva face à deux hommes de mains sans aucun doute. Elle visa avec son arme, mais à deux contre un, armés, la situation fut vite réglée. Elle ne savait pas ce qui était pire que tout. Se faire attacher sur une chaise avec ses propres menottes ou entendre l’un des types dire à l’autre. « Va chercher Tao. » En cet instant, elle se maudit et se promit de ne plus jamais faire la même erreur si jamais cette situation se reproduisait. Et qu’elle sortait de cette boite vivante aussi. Détail important.

Vouloir foutre son nez dans une affaire qui n'est pas la nôtre est un bien vilain défaut. Tao se sentit observer alors qu'il fumait tranquillement devant une boîte de nuit qu'il fréquentait souvent. Non parce qu'il était un homme fêtard, mais parce que c'était un endroit de réunion entre plusieurs malfrats, terroristes, tueurs à gages, escrocs ou bien mafieux. C'était un bon lieu pour parler affaire en somme. Il jeta son mégot à terre avant de l'écraser et de rentrer dans l'immeuble. Quelqu'un le suivait ou bien était-ce une mauvaise impression? Après tout, quand on est chef des terroristes, on a de quoi devenir parano. Néanmoins, il décida de s'aventurer dans les couloirs de l'arrière-salle, là où les clients dits normaux n'ont pas le droit de pénétrer. Il s'arrêta près d'un coin, là où on ne pouvait l'apercevoir et sourit en reconnaissant une belle paire de jambe ainsi qu'un joli minois. Cependant, il se demanda qui elle suivait, sûrement qu'elle s'était perdue, bien drôle ma foi. Elle entra alors dans un bureau alors que deux des hommes de Tao la suivirent. Un d'eux ressortit plus tard pour chercher le chef mais il n'eut pas le loisir de faire plus de trois pas après la porte que Tao était déjà là. Il entra alors dans le bureau et s'alluma une nouvelle cigarette, d'un signe de tête fit dégager l'autre sous-fifre et ferma la porte à clés. Il s'appuya alors contre le bureau, face à la demoiselle et ne put empêcher un sourire malveillant de s'afficher sur ses lèvres. « La spécialiste en espionnage perd-elle la main? » Il reluqua alors ses longues jambes avant de tirer sur son cylindre et d'en cracher longuement la fumée. « Jolie... La tenue. »

hoho:

Elle aurait du se douter que c’était une mauvaise idée, une très mauvaise idée. Elle était douée pour l’espionnage certes, mais pas dans ces conditions. Les micros et les caméras étaient ses meilleurs amis. Mais la filature, surtout seule, elle aurait du au moins appeler une équipe avant même d’être rentrée. Mais elle n’était même pas en service, enfin officieusement, ils étaient tous 24h/24 en service avec tout ce qui se passait depuis la déclaration de la guerre. Et puis, elle ne s’en allait jamais sans son arme, plus jamais elle n’irait dans son sac, toujours sur elle, on ne l’y prendra pas une deuxième fois. Mais finalement elle s’était faite quand même chopée par deux hommes de main. De Tao ? Du chef de la boite ? D’un mafieux ou d’un quelconque criminel ? C’était presque un repère, mais jamais ils n’avaient pu réellement prouver quoi que ce soit. Manque de chance, ils servaient Tao. Cela faisait combien de temps depuis la dernière fois ? Longtemps, bien trop. Il devrait déjà être sous les verrous. En entendant la porte, la jeune femme tourne la tête. Bien entendu, il devait être tellement ravi de l’avoir sous la main. L’homme de main fila sans demander son reste et Soo Mee détourna la tête. Elle le fixa quand il s’installa devant elle. Oh oui, rien qu’avec son sourire, il avait l’air bien fier. Et comme toujours, de la provocation. Un sourire étira ses lèvres. Ne te justifie pas, ne te justifie pas, mais un élan de fierté l’animait. « J’espionne autrement d’habitude. Mais il faut croire que je me suis laissée aveuglée par mon envie de te mettre sous les verrous. » Elle ne peut même pas ignorer son regard qui la détaillait, s’attardant sur ses jambes, sa tenue semblait lui plaire. Tant mieux pour lui. « Contente que ça te plaise, je savais que j’allais te voir alors j’ai mis cette tenue rien que pour toi. » siffla-t-elle, ironique. « Qu’est-ce que tu compte faire ? Tu sais que me garder ici, ça te rajoute un chef d’accusation à la looongue liste que tu possède déjà. » Dont meurtre et acte de torture, mais ça, elle préférait ne pas y penser.

« Ô mais que suis-je flatté par la grande importance que tu m'accordes! Mais quelle infortune qu'on ne soit pas dans le même camp et quelle envie de vomir je ressens lorsque tu essaies de justifier ta faiblesse! » Beau poème, n'est-ce pas? Tao en était assez fier, surtout qu'il allait sûrement faire rager sa très belle ennemie. Il s'empara de l'une de ses cannes qu'on utilise lorsqu'on joue au billard et la contempla de long en large. Le terroriste sourit et commença à la faire glisser sur la cuisse de la brigadière, avant de la remonter sous son haut et d'y faire découvrir un peu de peau. Il rit légèrement et retira le bâton. « Que c'est gentil, tu es si attentionnée, ça me touche profondément..» L'ironie vivait en Tao, c'était dur de le battre sur ce terrain de jeu. Un rire franc traversa la barrière des lèvres alors que la captive déblatérait un discours digne des serviteur de la soit-disant justice. « Un de moins, un de plus, que veux-tu que cela me fasse? Et toi? Qu'est-ce que tu comptes faire si on apprend un jour que tu as couché volontier avec un terroriste? Qui plus est, le chef?»

Elle le fixa alors qu’il s’improvisa poète avant de lever les yeux aux ciels. Quel acteur. Elle se retient de le reprendre sur cette idée de justifier sa faiblesse, mais cela déclencherait un cercle vicieux alors elle préfère se mordre la lèvre pour se retenir. Elle lui accorde quand même quelques mots. « Tu regrette qu’on soit dans les camps opposés ? Ça pourrait changer si tu te décidais à comprendre que ce que tu fais est mal, et que tes actes et ceux de tes hommes retirent la vie à de nombreuses personnes. » Son père était compris dedans. Elle tenta de rester immobile et impassible alors qu’il s’était trouvé un nouveau jouet pour l’agacer et jouer avec elle. Soo Mee se contenta de le fixer droit dans les yeux, ignorant subtilement la canne qui glissait sur sa cuisse avant de remonter légèrement son haut. Elle ne put retenir un léger frisson, mais se reprit, surenchérissant sur son ironie, bien qu’elle sache d’avance qu’elle ne pourrait pas le battre sur ce terrain. « Tu as vu ça ? Peut-être que je ne veux que ton bien au final … Dis moi ce que tu veux, peut-être que je te l’accorderais … » Elle voulait juste le voir finir sa vie en prison plutôt. C’était une image qui la contenterait à jamais. Son petit discours le fit rire et, en effet, un de plus ne changeait rien à la peine qui lui serait fixée quand il sera enfin devant un tribunal. La suite la fit beaucoup moins rire par contre, la faisant réagir de suite. « Je ne savais pas qui tu étais à l’époque » gronda-t-elle entre ses dents. « Et puis quand bien même si tu le raconte à quelqu’un, tu crois que l’on va te croire toi plutôt que moi ? » C’était bien quelque chose qui l’angoissait, quelle capitaine elle ferait si on apprenait qu’elle avait en effet couché avec le chef des terroristes. « On fait tous des erreurs quand on est jeunes hein ? Je préfère oublier, il ne s’est jamais rien passé entre toi et moi …hormis de la haine. » dit-elle en le fixant. Elle savait qu’il aimait jouer avec leur passé commun, le lui rappelant sans cesse. Après tout à l’époque, dans l’ignorance la plus totale quant à son identité, elle ne pouvait pas nier qu’il lui avait été attirant. C’était du passé. Quelle idée de toujours vouloir le remettre au goût du jour.

Spoiler:

Tao se gratta l’arrière de son oreille avant de se masser la nuque. Un long soupir s’essouffla hors de sa bouche, finement ouverte. Il hocha la tête de gauche à droite, montrant son opposition aux propos inutiles, clichés et prévisibles de la brigadière. Un sourire sournois, tel celui d’un renard perfide vint se loger sur ses lèvres pulpeuses. « Mais toi, et tes hommes, ne faites-vous pas la même choses que mes troupes ? Vous tuez pour ce qui vous semble être juste et moral. Nous avons les mêmes principes, nous n’avons juste pas la même idée de ce qu’est la justice. La tienne est erronée et corrompue, le mienne est implacable et impartial. » Il comprit que la jeune femme pensait fortement à son père et l’insinuait dans ses propos, voilà pourquoi un léger rire se fit entendre de la part de Tao et que celui-ci, son regard bien ancré dans celui de Soo Mee, surenchérit « Et ton père a trop traîné sur mon chemin. Toi et moi, éliminons les obstacles qui barrent notre route jusqu’à notre fin… Ton père était un obstacle à éliminer pour atteindre mon but. » Alors qu’il faisait joujou avec son bâton sur le ventre de la brune, il réfléchit à ce qu’il pouvait bien lui répondre « Ce que je veux ? Tu le sais bien au final, mais je ne te laisserai pas l’occasion d’être là le jour où j’aurais atteint mon but. » Il rapatria le bâton vers lui et l’observa longuement alors que la demoiselle grognait. Il avait abordé un sujet sensible et s’amusait même à répéter ses paroles d’un ton moqueur « Je ne savais pas qui tu étais à l’époque nianiania~ » Il pointa la bout de la canne vers Soo Mee et rétorqua « Pourquoi ne croirais-t-on pas un terroriste assez puissant pour défaire une capitale en un claquement de doigt plutôt qu’une pauvre brigadière déboussolée par la perte de son petit papa chéri ? On est sûr de rien mais j’avoue que la possibilité que l’on te pense sale parce que tu as couché avec le meurtrier de ton père me ravie au plus haut point. » Il fit claquer la canne juste à côté de la chaise de la demoiselle, la faisant ainsi se briser en deux. « Bon, nous devrions passer aux choses sérieuses, tu ne penses pas ? »

Soo Mee s'y attendait parfaitement aux remarques de Tao. Non, ils ne faisaient certainement pas la même chose. Elle serra les dents avant de répliquer. "Tes propos sont aberrants. D'où ta justice est impartiale et implacable ? Ta justice, et encore je ne sais même pas si on peut appeler ça comme ça, est violente, cruelle et injustifiée. Tu fais du mal à des milliers d'innocents, si ce n'est plus. Tu n'agis qu'en fonction de tes propres envies et opinions, tu es égoïste. Voilà ce que tu es." Finalement, le sujet de son père ne put être évité, comment pouvait-il l'être alors que son meutrier était juste sous ses yeux. L'entendre rire alors qu'elle savait qu'il avait parfaitement bien compris l'allusion la fit enrager, mais elle garda sa colère contenue. "La ferme !" gronda-t-elle. "Nous n'avons certainement pas les mêmes valeurs en effet. Je n'abats pas les obstacles, je les empêche de nuire en les envoyant en prison. Et c'est ce qui t'arrivera Tao." Bien que venger son père la tentait de plus en plus en voyant l'air satisfait du chef des terroristes. Elle le laissa jouer à son aise. Qu'il fasse tant qu'il le peut encore. "Et bien moi justement je te laisserais y être quand j'aurais atteins mon objectif. pour que tu vois de tes propres yeux toute ton affaire se démanteler, se détruire devant tes yeux. Que tout ce que tu as fait n'a mené absolument à rien." Elle se ferait même un plaisir de voir sa réaction. Et bien sur, le sujet qui fâche. Elle le fusilla du regard et fronça les sourcils. Serrant de nouveau les dents, elle ne put s'empêcher de répliquer. "ça n'arrivera jamais ! Les terroristes ne sont que mensonges. Ils se pavanent derrière de fausses idéologies complètement absurdes en pensant faire le bien. Mais ils se trompent !" Elle tenta de se libérer, voulant se dégager, mais elle réussit juste à bouger la chaise de quelques millimètres. Dès fois, elle rêvait de posséder la force physique de Sang Hyeon. Elle sursauta avant de baisser les yeux sur la canne cassée en deux. Elle leva les yeux vers lui. "Détache moi et tu vas voir à quel point je peux être sérieuse Tao." Elle garda son regard ancré dans le sien. "Tu ne me fais pas peur." dit-elle, d'une voix ferme.

Spoiler:

Stupéfiant, blasant. Tous les propos de la belle prisonnière firent soupirer le chef des terroristes. Tous deux parlaient à des sourds, faisaient face à un mur. C'était plus un monologue qu'un dialogue à vrai dire. « Des innocents? Mais personne ne l'est. Les seuls qui le sont, ce sont ces enfants pauvres qui quémandent dans la rue, à qui le refusent ne serait-ce qu'un grain de riz. Et si ces enfants, comme tout le reste de la population ne daignent pas rejoindre mon idéologie parfaite, c'est qu'ils méritent eux aussi, de mourir. » Des propos sûrement choquants pour quiconque, mais certainement pas pour Tao. Depuis tout petit, on lui refusait une vie normale, et ses semblables qui se laissaient aller n'étaient que des faibles ingrats qui ne méritaient même pas d'exister. Pourquoi lui se battait-il? Pour que le monde devienne équitable et ces misérables qui se laissaient abattre par la misère n'étaient que fardeaux l'empêchant d'avancer. C'est ainsi. Un éclat de rire se pavana hors de la bouche de Tao. C'était drôle. Vraiment, il était amusé. « Coffrer des mecs pour les foutre dans un endroit où soient ils vivront bien soient qui ne leur changeront pas de leur environnement précédent, c'est vrai que c'est une punition hor-ri-ble. » se moqua-t-il. Le terroriste se rapprocha de la demoiselle, lui relevant le menton pour bien capter son regard. « Sache que même derrière des barreaux je suis opérationnel. Tant que je suis en vie, rien ne sera stoppé. » Soo Mee connaissait si peu l'ambition de Tao ainsi que tous les rouages qu'il a pu mettre en place, tous ses plans de secours, toutes ses stratégies d'attaque et de défense. Il en regorgeait à foison. « Tu es trop confiante, tu me sous-estimes. Tu ne m'auras pas. » Toujours entrain de jouer avec sa canne, ses dents trituraient sa lèvre inférieure.«Je peux te faire le même speech en changeant un mot: Les brigadiers et soldats ne sont que mensonges. Ils se pavanent derrière de fausses idéologies complètement absurdes en pensant faire le bien. Mais ils se trompent ! Qu'en dis-tu?» Puis son regard se porta sur la canne cassée, toujours le sourire aux lèvres. Qu'elle était faible, même pas capable de bouger une chaise convenablement. Il se pencha une nouvelle fois, abandonnant son jouet pour aller en cajoler un autre. L'une de ses mains se plaça sur la cuisse de la brigadière, remontant lentement le long de sa jambe pour finalement aller se planter violemment contre la hanche de Soo Mee. Pressant fortement, il garda un visage impassible face à celui de la brune. «Vraiment? Tu n'as pas peur? Même pas un peu...» Puis il se recula. «Je fais quoi maintenant? Je te libère? Je te tue? Je ploufe?»

Soo Mee ne savait même pas pourquoi elle continuait à essayer de lui faire entendre raison, que ce qu'il faisait était et resterait tout simplement quelque chose de mal, cruel, punissable par la loi. Les personnes qui le suivent doivent être tout aussi fou que lui. Elle leva les yeux aux ciels en l'entendant, se retenant de soupirer, elle ne voulait pas non plus l'énerver, elle était quand même attachée. « Alors pour toi tous ceux qui ne te suivent pas méritent de mourir c'est ça ? C'est affligeant comme jugement, ce comportement ne prône en rien l'égalité que tu pense pouvoir obtenir en agissant comme ça. C'est une dictature que tu cherche. Suivez-moi ou crevez, c'est ça hein ? » Son idéologie parfaite. Qu'est-ce qu'il fallait pas entendre. Il eut l'air de trouver amusant l'idée d'aller en prison et sa réponse arracha un sourire à la brigadière. Elle savait très bien que les chefs d'organisation comme celle-là restait opérationnelle malgré l'emprisonnement. « Parce que tu crois vraiment que tu pourras te prélasser comme un roi quand tu sera en prison ? Que tu pourras continuer tes agissements comme bon te semble ? On t'y enfermera, tu verra tout ce que tu aura tenté de faire échouer lamentablement et ensuite … tu sera condamné à mort. Sois en honoré, cela fait un bon moment qu'elle n'a pas été appliquée, mais avec tout ce que tu as fait, tu n'y échappera pas. » En tout cas, si elle était trop confiante, alors lui en débordait. Il semblait se croire intouchable. Quel orgueil. « Pense comme ça et c'est toi qui me sous-estime. » Elle avait juré de le voir tomber et il tomberait. Avec elle s'il le faut. Elle le fixa alors qu'il s'amusait à déformer ce qu'elle disait. « Si ça t'amuse, continue. » Un grand gamin capricieux, cruel et manipulateur, égocentrique, paranoïaque, voilà à qui elle avait à faire. Restant calme devant lui, elle le fixe alors qu'il teste ses nerfs et sa ténacité. Restant de marbre alors que sa main remonte le long de sa jambe, elle retient avec peine une grimace lorsqu'il lui attrape violemment la hanche. Mais elle garde le même visage impassible que lui. « Tu aimerais que j'ai peur ? Tu veux que je crie ? Tu veux que je te supplie c'est ça ? » Elle le laissa reculer sans rien dire et le fixe alors qu'il se pose la question de savoir ce qu'il va faire d'elle. Une idée Soo Mee, une idée. Elle en avait bien une, mais … Qui ne tente rien n'a rien. Elle jeta un coup d'oeil aux jambes de Tao qui ne s'était pas si éloigné que ça, avant de passer les siennes autour, le rapprochant d'elle, manquant peut-être de le faire tomber en avant. Mais elle le connaissait, il se rattraperait. Rapprochant son visage du sien, elle souffla contre ses lèvres. « Fais ce qu'il te plaît... mais tu trouverais sans doute dommage de me tuer maintenant. Je suis sûre que nos petites discussions te manqueraient, non ? » A vrai dire, elle n'en menait pas large à l'intérieur, mais elle se forçait à rester forte. « Libère moi et je pourrais peut-être me montrer généreuse avec toi... » Si ses collègues la voyaient faire.

Spoiler:

Il haussa les épaules et leva les yeux en l'air, comme pour montrer qu'il réfléchissait, pour de faux. « La dictature? Pourquoi pas? Mais je te l'ai dis, je veux un système égalitaire... La dictature ne fonctionne pas dans le même but que le mien. Mais le suivez-moi ou crevez est pertinent. Ô la petite Soo Mee commence à me cerner! » dit-il faussement joyeux. Il soupira, agacé par les propos de la demoiselle. « Très bien. Alors tout ce que j'aurais fait sera démonté en un rien de temps c'est ça? Et si je préparais déjà la relève un? Tu crois que je n'ai pas pensé à tout ça? Si je meurs, tout est prévu. Et bien soit, recevoir la peine de mort est quelque part un honneur. Je suis si célèbre qu'il faut que je sois un exemple. Mais trêve d'utopie ma belle. J'aurai beau mourir un jour, mon oeuvre continuera son chemin. » Le voilà qui agrippait fortement la hanche de la brigadière au point de marquer sa peau. Il haussa un sourcil avant de laisser un petit rictus déformer son visage. « J'aimerais te voir pendue par ta propre volonté. Tu sais, quand tu auras compris que tu auras raté ta vie, que tes proches seront tous morts ou ralliés à ma cause. » Alors qu'il s'était reculé, la demoiselle agrippa ses jambes à l'aide des siennes et le fit se balancer en avant. Il se rattraper sur le dessus de la chaise, juste à quelques millimètres des lèvres de la brune. « Mais quelle allumeuse tu fais. Je vais commencer par croire que nos ébats te manquent. » Il lui empoigna le menton et fit croiser leur regard. « Ah dommage que demoiselle soit si aveugle, je l'aurais bien prise dans mes rangs, et prise tout court. » Néanmoins, il ne comptait pas la laisser s'en sortir comme ça. Il se recula et se rendit vers la porte de la pièce qu'il ouvrit. Jaillirent de là quatre hommes de mains qui commencèrent à défaire les cordes qui encerclaient méchamment les poignets de Soo Mee. « Ils vont "t'escorter" comme bon leur semble. Mais ne t'en fais pas darling, on se revoit bientôt. » En d'autres termes, il ne comptait pas la tuer.

HS:

Bien sûr qu'elle commençait à bien le cerner, depuis combien de temps elle le traquait ? Depuis combien de temps tentait-elle de le faire tomber, de lui faire payer ses crimes, de le stopper ? Cela durait depuis bien trop longtemps, son travail n'avait jamais réussi à payer, mais un jour elle y arriverait et ce sourire désobligeant et agaçant à souhait s'effacerait de son visage. Elle ne prit même pas la peine de lui répondre, la suite de ses propos l'inquiétait un peu. La brigade savait très bien que ce n'était pas en arrêtant le leader que tout s'arrêterait, certains soldats continueraient le boulot. Et comme il le disait lui-même, la relève serait assurée quoi qu'il arrive. C'est pour ça qu'il fallait faire tomber toute l'organisation, mais ça, cela révélait du fantasme absolu qui n'arrivera sans doute jamais car c'était humainement et techniquement impossible. Il y aura toujours des personnes qui passeront dans les mailles du filet. Mais la jeune femme compter rester positive. « Pour l'organisation, te perdre sera un énorme coup dur, il y aura à tout les coups une relève, mais ce que tu as crée ne sera plus jamais aussi fort et efficace qu'avec toi à sa tête. » C'était lui lancer des fleurs, mais c'était vrai, Tao était le chef et créateur de cette organisation et sans lui, même avec un nouveau chef, elle était sûre que l'organisation n'aurait plus la même activité qu'avant.

Qu'il ne cherche même pas à toucher ses proches, il l'avait déjà fait et elle ne comptait pas le laisser recommencer. « Dans tes rêves. » siffla-t-elle avant de le bloquer avec ses jambes pour qu'il soit obligé de se rapprocher. Leurs visages étaient à quelques millimètres et il ne put s'empêcher de remettre sur le tapis, leur passé commun. Elle le laissa faire, de toute façon elle avait les mains bloquées, elle n'avait plus qu'à le regarder et à écouter. « Je ne veux pas te blesser, mais j'ai connu beaucoup mieux après toi. Et il  n'y a aucun moyen pour que je rejoigne tes rangs, je pensais que tu me connaîtrais aussi depuis le temps. » Elle tourna la tête quand il s'éloigna pour aller ouvrir la porte. Quatre hommes de main rentrèrent et elle savait d’ors et déjà qu'elle allait passer un sale quart d'heure. Elle jeta un dernier coup d'oeil à Tao. « Bien plus tôt que tu ne le pense Tao. » Elle se laissa pousser le long de plusieurs petits couloirs à l'allure décrépie, avant de finalement passer une porte et fut violemment poussée – lancée serait même plus exacte – contre le mur d'en face. Elle pouvait sans doute rêver pour récupérer son arme, mais néanmoins frapper une femme ne les tentaient pas ce soir. Après un regard plein de mépris, la porte claqua et Soo Mee se frotta la tête. Ils n'y étaient pas allé de mains morte pour la jeter dehors en tout cas. Elle tenta de soulager ses poignets et ses chevilles avant de se redresser. Plus jamais elle n'irait dans un pareil endroit sans Sang Hyeon. Jamais. Et ce n'était pas la peur qui parlait. C'était la colère.

HRP: