Selon l’état civil japonaise, je m’appelle Honda Ayane, oui Honda comme la marque de voiture, mais hélas pour moi, je ne suis pas tombé chez les bons Honda. La mienne de Honda est beaucoup moins riche et beaucoup plus drogués. Vous aurez  donc compris qu’à la naissance, je démarrais déjà très mal. Comme le dicton le dit si bien « On ne choisit pas sa Famille, mais on a l'avantage de choisir ses amis » Et dans un univers où seul compte votre pedigree et votre compte en banque, j'étais mal barrée.

Entre un père qui passait son temps à faire des allées retour en prison et à la maison, une mère qui passait son temps à se shooter à tout ce qui lui passait sous le nez, je n'avais pas vraiment vécu une enfance heureuse, rajouter à cela que trois ans plus tard un nouveau Honda venait de naître, bravo Akane et Daisuke Honda, je vous félicite pour votre intelligence. Bref, cela allait de mal en pis, je ne savais pas vraiment ce qu'ils avaient en tête pour faire Keisuke, mais à mon avis, ils devaient encore être shooté quand ils se sont reproduits, j'en suis même certaine. Je n'attendais plus rien de mes parents, j'étais résignée à le supporter et vivre ma petite vie du mieux que je le pouvais. Très vite, j'appris à devenir indépendante, il ne fallait pas compter sur la femme qui me servait de mère pour avoir une maison à peu près vivable et encore pour nourrir ses enfants, les plats surgelés constitués la plupart de nos repas, elle était bien trop occupées à se piquer et à sniffer pour nous préparer un repas équilibré. Je tentais tant bien que mal d'aider ma mère à tenir, mais c'était cause perdue, elle était beaucoup trop immature pour s'occuper de ses enfants correctement, je la haïssais pour ça et Keisuke qui croyait encore en l'amour -si déjà elle on avait- maternel, cela avait le don de m'énerver, je ne comprenais pas pourquoi il croyait encore à ça, il était bien naïf de le croire. Ne voyait-il pas que tout était faux chez elle et que la véritable personne qui s'occupait de lui était moi ? Je ne savais pas ce que j'avais fait de mal au ciel pour mériter ça. Puis un jour, la femme qui me servait de mère succomba aux joies qu'offrait la mort, inutile de dire qu'elle est morte d'une overdose, elle ne pouvait pas mourir d'une autre façon, que comme ça, sauf que les conséquences de sa mort étaient bien plus tragiques, je devais m'occuper de Keisuke, notre père absent, il fallait bien que quelqu'un s'occupe de lui et j'étais la seule personne saine d'esprit de cette maison.

« Les enfants, je ferais des efforts et vous offrir un meilleur avenir. »

C'était la blague du siècle, il était trop tard pour réparer ses erreurs, bien que j'admirais son courage, il était trop, le mal était fait, rien n'allait plus dans cette famille, bien qu'après la mort de notre mère, mon frère et moi s'était rapproché, il commençait à suivre les traces de nos parents avec cette espèce de chose qui lui servait de mentor. S'il préférait rester avec lui plutôt que moi, c'était son choix et c'est ce qui nous éloigna encore plus. Deux chemins différents, Keisuke était bien partie pour suivre le chemin de nos parents, alors que j'essayais de construire un nouvel avenir, le nom que je portais me collait à la peau, combien de fois, les portes se sont refermées parce que j'étais la fille de Daisuke et Akane ? Plusieurs fois, tous les efforts que je mettais dans ce que je faisais ne suffisaient pas, bête je ne l'étais pas, j'étais juste la fille de deux drogués. Fatigué de tous ses échecs, résigner, je mis fin à mes activités scolaire, cherchant des petits boulots un peu partout, serveuse dans un restaurant, mannequin pour spot publicitaire, distributrice de flyers dans les métros, je prenais tous les petits boulots étaient bon à prendre, il fallait bien ça pour survivre, une partie pour la maison et une autre partie que j'économisais pour quitter cette vie, car oui, je n'avais pas prévu de rester à Kyoto, je devais partir de cette ville et de cette image que je traînais depuis ma naissance, la fille de deux drogués.

Je n’avais pas prévu que je quitterais cette ville plus tôt que prévu, Keisuke avait disparu et ne donnait plus aucun signe de vie. Je n’avais plus de raisons de rester à Kyoto, je déménageais à Tokyo, je pris un aller simple et quitta le domicile familial pour une meilleure vie.

Tokyo…

J'enchaînais les petits boulots et vivait dans un petit appartement, ça ne pouvait pas être pire que la maison dont laquelle j'avais grandi et tout se passait bien. C'est d'ailleurs lors d'un de ses boulots que je fis sa connaissance, serveuse pour un événement spécial du gouvernement, tout se passa très vite, il n'était pas moche, il n'était pas pauvre et il était gentil. Tout ce que je cherchais pour avoir une meilleure vie, je commençais à sortir avec lui en amis, puis en amants pour finir en petit ami. Je n'en plaignais pas, bien au contraire, il m'offrait tout ce que je voulais, un appartement, des vêtements, des bijoux, de l'argent à dépenser et il partait souvent en voyage, travaillant pour le gouvernement, il faisait souvent des voyages un peu partout dans le monde. Durant tous ses voyages, il ne me laissa jamais sans rien, sa bonté était trop grande.

Trop d'argent, ne m'aida pas vraiment à voir un avenir meilleur que celui que mes parents m'avaient offert, persuadé que cet héritage allait me suivre, je décidais de me laisser tenter au goût des plaisirs futiles, soirées aux quatre coins de la ville, alcool, drogue, tout y passer, j'étais bien la fille d'Akane et de Daisuke, mais j'étais différente, je savais me contrôler, je savais me contrôler dans mes consommations, je ne voulais pas ressembler à ma mère, mais je n'étais pas non plus totalement différente d'elle. Une vie superficielle, remplies d'amis superficielles et hypocrite, voilà ce qu'était devenu ma vie depuis que j'avais quitté Kyoto. Une vie auquel j'avais pris goût, mais un jour mon passé me rattrapa.

« Bon dieu, mon frère vient de revenir de Corée, je ne sais pas quel mouche la piqué, mais il ne jure que par un gars qu’il a rencontrer en Corée, Honda Keisuke, j’ai bien retenu son nom, parce qu’il me saoul parler s’en cesse de lui. »

Jamais au grand jamais je n'aurais pensé entendre ce prénom d'une autre bouche que celui de mon père et encore moins chez des riches. Keisuke était encore vivant, j'étais rassurée de le savoir, mais que faisait-il en Corée ? Avait-il échappé à cet héritage si propre au Honda ? Allait-il bien ? Je devais partir en Corée et arrêter de me causer des questions.

Corée…

Si l’on m’avait dit que j’arriverais en pleine guerre, je n’aurais s’en doute pas pris de billet d’avion pour la Corée, mais il était trop tard pour faire marche arrière. Une suite résidentielle étant réservée à mon nom, j’allais rester un long moment en Corée, priant le ciel que rien n’arrive à l’hôtel.  
 

Selon wikipédia le courage est un trait de caractère qui permet de surmonter la peur pour faire face à un danger. De mon point de vue, le courage est surtout d'avoir affronté son passé et d'aller de l'avant sans avoir peur de ce qui se passe, mais c'est aussi très contradictoire avec mon côté fataliste, si je n'arrive pas à obtenir ce que je veux, j'ai des tendances à abandonner facilement. Forte et indépendante depuis mon plus jeune âge, j'ai appris à me débrouiller seule et être sur des choix que je fais dans la vie, j'aurais beau être facilement résigne, il n'empêche que j'assume les décisions que je prends. Drôle, je le suis, bien que grandir dans une ambiance peu joyeuse, j'ai réussi à cultiver cet aspect de ma personnalité. Dépensière et Insouciante n'est apparu que lorsque j'ai commencée à connaître les plaisirs d'une vie facile. Franche, je n'hésiterais pas à dire ce que je pense et ça sans prendre des détours pour me faire comprendre.

Ne rien dire sur son passé peut être considéré comme un secret.