S'occuper de la redistribution des armes c'est une des choses que Keisuke détestait le plus faire à Kérès. Son rôle a toujours été de recevoir les armes illégales et rien d'autre. Cela lui prenait suffisamment de temps, il n'avait donc aucune envie de faire le travail des autres. Car c'est comme ça qu'il considérait cette mission travailler pour les autres. Ou plutôt travailler à la place des autres. Non, décidément il n'avait pas que ça à faire. Alors habituellement il aurait refusé cet ordre, celui de distribuer des armes défaillantes à n'importe qui dans le quartier le plus pauvre de Séoul. Il l'aurait même ignoré, se rendant sur place sans rien faire et attendre que le temps passe. Oui c'est ce qu'il aurait fait mais la mission était beaucoup trop importante pour jouer les rebelles. Alors ce jour là il s'était lever tôt pour tout préparer. Réceptionner le lot d'armes, les contrôler, les démonter pour enlever des pièces qui rendrait les pistolets inutilisables. Car le but n'était pas de commettre un carnage en pleine ville, non juste de semer la panique. Si les citoyens apprenaient que des armes à feu circulent dans les rues de Séoul les conséquences seraient catastrophiques pour le gouvernement coréen. Instaurer un climat de peur sans faire couler le sang, voilà l'objectif des terroristes dans cette mission. Et Keisuke s'était mis en tête de tout faire pour atteindre cet objectif.

C'est en fin d'après-midi, un peu avant l'heure du repas et la tombée de la nuit qu'il se mit en route vers le quartier malfamé. C'était à ce moment que les gens commençaient à sortir. Entre les drogués à la recherche de leur doses et les enfants qui traînent dans les rues à la recherche d'une occupation il y avait de quoi faire. Keisuke avait les dix armes à feu cachées dans un banal sac à dos de lycéen pour ne pas attirer l'attention. Ça faisait quand même beaucoup à distribuer pensa t-il en arrivant sur place. Il se mêla à la foule en se demandant par qui commencer. Il se devait d'être discret et la discrétion est loin d'être une de ses qualités. A force de tourner en rond il tomba dans une ruelle, nez à nez avec deux hommes qui se battait. Ils étaient la cible idéale. Le japonais les observa un peu et s'avança vers eux. « Eh les mecs qu'est ce que vous faites ? Se battre à main nue c'est dépassé ! » Puis avant qu'ils puissent répliquer il sorti deux armes qu'il distribua avant de disparaître. Face à lui un enfant pleurant seul assis par terre, la chance lui souriait. Keisuke s'avança, lui demanda son prénom, Min Hwan. « Min Hwan tu veux un cadeau ? » Curieux le petit accepta et se retrouva avec un pistolet dans les mains. Keisuke soupira, plus que sept !