Hyung Daï n’aurait jamais dû exister. Il est le fruit d’une relation qui n’aurait pas dû avoir lieu, il est né de cette relation, dévoilant au grand jour l’infidélité de son géniteur. Celui-ci est un homme respecté. Travaillant pour et parmi les hauts placés du pays, il a beaucoup d’influence. Il fit l’armée, gagna rapidement en grade et devint un militaire reconnu. Puis son uniforme laissé dans une armoire à prendre la poussière, c’est avec un costume trois pièces qu’il s’est mis à se battre pour son pays : en dirigeant. Cet homme, le père de Daï, semblait avant la naissance de ce garçon, être un homme des plus respectables. Un homme compétent, honorable, et fidèle envers sa femme. Mais quand Daï vit le jour, dans un petit hôpital de Daegu, tout manqua de basculer. Cet homme si respectable trompait sa femme ? Cet homme si respectable avait eu un autre fils ? Un quatrième garçon, issus d’une relation qui n’aurait jamais dû exister ? Pour un homme de cette envergure, tout ceci ne pouvait être ébruité… personnes n’auraient continué à accorder la confiance à un menteur. Il n’existait que deux preuves de tous les mensonges qu’il avait racontés : Daï, le petit bébé de quelques heures, et sa mère.


« Daï ! Ramène tes fesses, on doit y aller ! » La voix qui résonna depuis l’étage inférieure fit sursauter l’intéressé. Daï se laissa glisser au sol, encore trop petit pour avoir les pieds touchant le sol quand il était assis sur une chaise, puis dévala les escaliers à vive allure, passant devant la femme de ménage sans même lui accorder un regard : il n’avait pas le temps de faire preuve de politesse, aujourd’hui était un jour important, aujourd’hui il voyait sa mère, sa vrai mère.

Il ne la voyait que rarement, une à deux fois par mois quand son père était d’humeur. A la maison, tout le monde savait que Daï n’était pas né de la même mère que ses frères. Son père avait bien été clair à ce sujet : personne d’autre ne devait être au courant, alors tout le monde se comportait comme si Daï était le fils légitime qu’il n’était pas. Ça avait toujours été ainsi. La vrai mère de Daï n’avait jamais pu élever son fils, mais au moins le voyait-elle de temps à autres. Ces rares moments étaient un pur bonheur, pour le petit garçon comme pour sa mère. Pour le père de Daï, c’était un moyen de tenir le petit garnement tranquille : s’il faisait des bêtises, il ne verrait pas sa mère ce mois-ci. Alors le garçon restait tranquille, en règles générales.

Daï arriva enfin devant la voiture, s’y engouffrant… avant qu’une main ne saisisse son col. « Hyung Daï tu oubli quelque chose ! » Soudain grincheux, le petit garçon se retourna et salua froidement sa belle-mère. Pourquoi son père tenait-il absolument à ce qu’il se comporte comme ses frères avec elle, alors qu’elle-même n’était pas capable de le regarder comme un fils ? Qu’avait-il fait de si immonde pour qu’elle soit toujours aussi froide avec lui ? Ah oui… il était né.

Sans demander son reste, le garçon se réfugia dans la voiture, n’attendant plus qu’une chose : voir la seule personne qui le regardait comme le petit garçon en quête d’amour qu’il était, sa mère.


Daï aimait particulièrement deux choses dans sa vie : sa mère et son PC. Il passait son temps à trifouiller à cette machine dernier cri que lui avait offert son père. Grossière erreur, depuis, le jeune adolescent ne faisait plus chose : découvrir de nouvelles techniques informatiques pour énerver, d’une manière ou d’une autre, son père. Et il était plutôt doué avec un clavier sous les mains : alors que son (demi)frère ainé, qui venait d’atteindre les 18 ans, entrait à l’académie Arès pour obéir comme un idiot à des ordres encore plus idiots, lui apprenait à s’introduire dans des systèmes informatiques de plus en plus sophistiqués, sans y laisser de traces à l’exception près d’un virus, ou des données qui se trouvait à présent sur le PC de Daï. Il ne comprenait pas forcément ce qu’il découvrait : certaines informations étaient classés confidentielles, et donc comportaient des termes très techniques hors de portées d’un garçon de cet âge, mais l’essentiel pour lui n’était de toute façon pas les informations, mais le fait de savoir comment les avoir.

Daï savait déjà que dans quelques années, son père l’enverrait à son tour à l’académie Arès. Le paternel voulait que ses enfants réussissent leur vie, et par conséquent, il faisait tout pour les mener vers un avenir glorieux. Mais le militaire qu’il fut un jour, et l’homme travaillant pour la sécurité du pays qu’il était maintenant avait une vision bien définie d’un avenir réussis. Ces enfants devaient forcément aller à l’académie Arès, c’était l’étape obligatoire et Daï n’avait toujours pas trouvé le moyen d’y échapper. La perspective de devoir obéir comme un idiot à des ordres ne l’enchantait guère… Il n’était décidément pas fait pour ça. Pourtant, on l’avait éduqué de manière à ce que l’armée, et la défense de son pays, passe en priorité. Même sa propre mère tenait un discours très proche de celui-ci. Celle-ci soignait des soldats, blessés alors qu’ils défendaient leur pays. Tous les jours elle voyait le sang de personne que l’on avait jeté sur un champ de bataille, une arme à la main. Tous les jours elle en voyait mourir pour une cause qui échappait à ces personnes. Daï ne comprenait pas comment elle faisait pour supporter tout ça. Tant de mort l’horrifiait. Toutes ces personnes se battaient pour que des bureaucrates puissent continuer leur petite vie tranquille, comme son père.


Le jeune adolescent n’osait pas ouvrir la porte. Il savait ce qui l’attendait de l’autre côté : sa mère… morte. On lui avait dit. On lui avait expliqué que c’était un accident, qu’elle était… un dommage collatéral. Comment osaient-ils ?! Sa mère n’était pas un dommage collatéral, c’était sa mère. Et quelqu’un l’avait tué. On avait dit à Daï qu’elle s’était sacrifié, qu’elle était morte en héroïne, en tentant de sauver la vie d’un soldat. Mais à ses yeux, ce n’était ni plus ni moins un meurtre. Quelqu’un avait tiré sur elle. Et personne ne ferait rien pour punir le meurtrier, pour la simple raison qu’elle était un dommage collatéral…

Daï tremblait. Non de froid, mais de fureur. Le corps de sa mère reposait dans la pièce voisine, mais lui n’avait pas le courage d’ouvrir la porte, et de voir la vérité en face. Il était un trouillard, incapable de voir le corps de sa mère, mutilé. Incapable de voir les choses en face : elle était morte, c’était finis. On ne pouvait plus rien pour elle. Terminé. Non, il ne pouvait s’y résoudre. Quelqu’un avait tué sa mère. Qui ? Personne n’avait pu répondre. Les terroristes, qui se trouvaient en face ? Ou une balle perdue, tiré par un soldat Sud-Coréen ? Personne ne savait, les choses s’étaient passés si vite… son père lui avait dit que c’était la faute des terroristes. Menteur ! Voilà ce qu’il voulait lui hurler au visage. Menteur ! Tu ne sais pas ! Tu ne sais rien… tu n’as jamais rien su.


Il était rentré chez lui, ignorant les regards désolé de ses frères, ignorant la tentative de sa belle-mère pour le consoler. La première fois qu’elle tentait d’être gentille avec lui, c’était quand tout était terminé à ses yeux. Il s’était enfermé dans sa chambre, ignorant tout le monde. Ignorant le monde entier. Il n’avait pas mangé ce soir-là, ni le lendemain. Et le surlendemain, il avait disparu. Emportant avec lui un unique sac, dans lequel il avait jeté avec rage des vêtements, puis son ordinateur portable. Et il était partit, sans regarder derrière lui. Il ne manquait plus qu’un air de violon, comme dans les films. Il s’était fait la promesse de venger sa mère. Venger sa mort inexpliquée.

Daï est à l’image de son physique : plein de couleur. Il n’a jamais eu peur de se laisser aller à des extravagances vestimentaires et capillaires. Les cheveux roses sertit d’un dégradé bleu mettent en valeur ses yeux vous ne trouvez pas ? Il porte en effet beaucoup d’importance à son physique. Non pas pour plaire aux gens, ça il s’en fou, mais plutôt pour se plaire à lui, et peut-être aussi pour voir les regards étonner se tourner vers le petit monstre très coloré qu’il est. Il aime qu’on lui prête de l’attention, et il s’est bien vite rendu compte qu’être différent dans les apparences attire très souvent l’attention des autres. Il fait tout pour qu’on le remarque. Très vite, il est devenu le petit garnement de la famille, et même maintenant, il reste un petit garçon dans un corps trop grand pour lui : il sème derrière lui le désordre et les mauvaises blagues. C’est aussi ce qui fait sa plus grande force : même dans les moments difficiles, il sait faire rire les gens, les arracher aux pensées qui font souffrir.

Daï est plein de vie, souriant en permanence ou presque. Il n’a que peu de complexe, ce que pense les autres l’importe peu, il ne craint pas les regards, pas plus que les commentaires négatifs sur sa personne. Rare sont les gens à pouvoir avoir un réel impact sur son comportement, voire inexistante : sa mère était une de ces personnes, mais elle est morte, alors existe-t-il encore quelqu’un sur cette planète, capable de calmer cette boule d’énergie ? Ainsi, il semble ne jamais pouvoir être sérieux, pourtant, il sait garder son calme, rester alerte et attentif, et réfléchir avant d’agir. Quand cela concerne sa vengeance personnelle, il devient une autre personne. La boule d’énergie est alors canalisée, et les choses sérieuses peuvent vraiment commencer. Il a par ailleurs une grande fierté, et ne se satisfait jamais de ce qu’il a déjà. Si quelqu’un en connait plus sur un ordinateur que lui, attendez-vous à le voir passer des heures voir des jours, à rattraper son retard. Il veut toujours être le meilleur dans son domaine et n’abandonne jamais quand il a une idée en tête. Une qualité comme un défaut.

Selon ses propres dires, c’est un véritable trouillard. Il se répète sans cesse qu’il tuera celui qui a assassiné sa mère, mais pour ça, il faudrait déjà qu’il ne reste pas recroquevillé dans un coin à la vue de son ennemi. D’autant plus qu’il a beaucoup de mal avec le sang… Il n’ira pas jusqu’à dire qu’il est hématophobe, mais il n’en reste pas moins très effrayé dès qu’il voit quelque chose qui ressemble de près ou de loin à du sang (et le ketchup dans les films compte parmi les choses qui l’effraie).

Si le courage n’est pas ce qui le définit le mieux, pour les gens qu’il aime, il trouvera toujours le moyen d’affronter ses peurs. Etant de nature assez joyeuse et assez bavarde, il communique facilement avec les gens, et se trouve être assez sociable. Néanmoins, il parle assez peu de lui, et ceux par habitude. On lui a toujours dis de ne jamais parler de sa mère, et du fait qu’il n’était pas un enfant légitime, ce qui fait qu’à présent, il en ai venu à en avoir honte et à taire volontairement cette partie de sa vie. Il est cependant de nature très curieuse, il n’aime pas savoir qu’il ignore quelque chose sur quelqu’un. Il a trop tendance à poser des questions et ainsi passer pour quelqu’un de malpoli et d’indiscret, mais si on lui fait bien comprendre qu’il devient un peu trop curieux, il sait s’arrêter.  

Il peut se révéler aussi très taquin, parfois même un peu trop, il lui arrive d’être un vrai petit démon quand il s’est mis en tête de taquiner une personne, surtout quand il commence à s’attacher à quelqu’un. Il est aussi très familier, voire un peu trop. Le langage formel est quasiment absent de son vocabulaire, et il oublie souvent que certaines personnes ne supportent pas sa manière de parler.

S’il faut terminer sur une chose, c’est sur comportement vis-à-vis des personnes de ces extra-terrestres que l’on appelle les femmes : face à une demoiselle, il aurait tendance à être assez distant au début, comme un jeune garçon amoureux, ne sachant comment aborder celle qui occupe son cœur. Il en vient assez souvent à rougir quand il voit une demoiselle moins vêtue qu’à l’accoutumé, tout ceci sans pour autant ressentir une quelconque attirance. Ce comportement est certainement dû au fait qu’il est grandi entouré d’hommes : il a une ribambelle de demi-frère mais pas la moindre demi-sœur, alors les femmes et lui, ça fait deux.

Daï est le fils bâtard d'un fonctionnaire haut placé du gouvernement Sud-Coréen.
Depuis la mort de sa mère biologique, il s'est juré de la venger, quoi qu'il en coûte... le problème ? Il ne sait pas qui et pourquoi elle a été tué: terroriste ou militaire ?
C'est aussi un petit génie des ordinateurs, il ne compte plus ses intrusions dans le PC de son père pour le faire planter et déchaîner la colère du paternel...